Grèves à la SNCF: 95% du trafic assuré "en moyenne" selon la direction
Le trafic SNCF est assuré "en moyenne" à 95% sur l'ensemble de la France, avec un trafic perturbé dans les TER de quatre régions (Pays de la Loire, Centre, Alsace et Auvergne), et pour l'Ile-de-France 60% du trafic seulement assuré à Saint Lazare, en raison de grèves liées au service d'hiver, a indiqué mardi matin la direction.
En revanche, le trafic est normal sur les TGV et les trains Corail, a précisé la SNCF.
Dans un communiqué commun, les syndicats CGT, FO et Sud-Rail ont reproché lundi soir à la direction "d'être en total décalage avec ses annonces et ses engagements sur l'information aux usagers en cas de conflit" et "de se moquer des usagers", en minimisant les perturbations.
Le changement de service avec le passage aux horaires d'hiver concerne les 16.600 agents de conduite de l'entreprise nationale et donne lieu chaque année à des conflits locaux et régionaux.
Le ministre des Transports Dominique Perben a jugé mardi que la grève à la SNCF n'était "pas acceptable pour les usagers" et soutenu la proposition de Nicolas Sarkozy d'imposer un service minimum dans les transports publics.
"La grande majorité des cheminots ne font pas grève et le mouvement national d'hier a été suivi à 5%", a souligné le ministre au micro de RTL.
La proposition de Nicolas Sarkozy de faire appliquer le service minimum dans les transports s'il est élu président de la République "est une exigence qui va à la rencontre de l'exaspération des usagers", a-t-il ajouté.
Le ministre a rappelé qu'avait déjà été "mise en place par convention toute une série d'accords, aussi bien à la SNCF que dans un certain nombre de grandes villes pour ce qui est des transports en commun", permettant d'instaurer un service garanti.
Il y a un service minimum garanti de "30% à la SNCF en région parisienne" et "50% à la RATP", établi par convention et non par la loi, a souligné M. Perben.
"Vu les dérapages que nous vivons en ce moment, je comprends qu'on finisse par arriver à la loi", a-t-il néanmoins ajouté.
"Il y a d'autres méthodes pour discuter, pour éventuellement négocier de l'organisation du travail que d'aller à la grève comme ça s'est fait", parce que les usagers "se trouvent piégés, donc ce n'est pas acceptable", a-t-il jugé.
Il faut passer "vraiment à une culture de négociation" à la SNCF, "sinon les usagers vont se révolter", selon lui.
Concernant les propos d'Anne-Marie Idrac, la présidente de la SNCF qui avait évoqué un climat de "guerre froide" dans l'entreprise publique, le ministre a jugé que "ce qui se passe depuis une semaine lui donne raison"
Info : Orange / AFP