Image d'épinal pour les uns, pur moment de félicité familiale pour les autres, les senteurs épicées du marché de Noël de Strasbourg ne laissent personne indifférent.
Victime de sa popularité, le "Christkindelsmärik" attire, chaque année, des hordes compactes de touristes et de curieux. Tel de petits organismes phototropes, les badauds se laissent porter par le mouvement lancinant de la foule, s'échouant parfois avec avidité, sur les étals surchargés des stands de sucreries et de vin chaud.
Car si le marché de Noël est une expérience sensorielle unique, il n'en reste pas moins un lieu dédié au commerce.
Les amoureux d'objets hétéroclites (sculptures en tous genre, masques de cuir vernis, jouets en bois, confitures d'épices et autres créations artistico-artisanale) trouveront certainement leur bonheur, tant le choix est important. Mais, on peut se demander si les grands gagnants de l'opération ne restent pas les vendeurs de saucisses et de vin chaud. Les strasbourgeois semblent ne pas s'y être trompés (et les allemands non plus, d'ailleurs) : si l'on va au marché de Noël, c'est avant tout pour "boire un coup" et se "colmater" l'estomac !
Pourtant, malgré ses faux airs "d'événement calibré marketing", le Christkindelsmärik reste l'un des plus vieux marchés de la ville.
Toute droit sortie des sombres profondeurs du Moyen-Âge, la tradition du marché de Noël s'est perpétuée jusqu'à nos jours.
Catholicisme oblige, le marché était initialement dédié à Saint Nicolas. En Alsace, c'est ce dernier qui se chargeait de distribuer les cadeaux aux enfants méritant. Dans son sillage, l'incontournable "Père Fouettard" s'occupait, quant à lui, d'une distribution d'un tout autre cru... Quoi qu'il en soit, Saint Nicolas étant fêté le 6 décembre, le marché se tenait au début du mois. Il était alors connu sous l'appellation de "Klausemärik".
Mais avec l'arrivée de la Réforme et l'instauration du culte protestant, Saint Nicolas fut renvoyé aux oubliettes. Le protestantisme ne tenant pas véritablement les Saints en son choeur ce fut Jésus, dans sa version "petit Jésus", que l'on chargea de la "grande distribution". C'est de ce décret que découle l'appellation actuelle de Christkindelsmärik (le marché de l'Enfant-Jésus).
Pendant très longtemps, le Christkindelsmärik s'est tenu au pieds de la Cathédrale (sur le Parvis et sur la place du Château). Puis, au 19ème siècle, prenant une importance de plus en plus difficile à contrôler, il a été transféré sur la place Kléber, épicentre de la vie sociale et économique strasbourgeoise. Après la défaite de 1870, les nouvelles autorités l'implantèrent sur la place Broglie.
Aujourd'hui, le marché de Noël se répand un peu partout dans Strasbourg, de la place Kléber à la place Broglie, en passant par la place de la cathédrale et même jusque sur la place de la Gare.
Les adeptes du bain de foule et les professionnels de la marche d'approche privilégieront les soirées de fin de semaine et le week-end. Les amateurs de calme et les claustrophobes, préféreront les journées du Lundi au Vendredi, de 11h à 16h.
source :
http://www.visiter-strasbourg.com/Histoire/Marche_Noel.htmouvert à partir du mois de décembre généralement sur la place Broglie jusqu'au 24 décembre et place de la Cathédrale jusque au 31 décembre